Luberon - Lure suite

Vendredi 27.
          Comme prévu nous sommes prêt à partir à 6h15. 
Alain est là avec sa voiture chargée de nos bagages.
    Il fait très beau, frais, c'est avec plaisir et facilité que nous attaquons les 4 Termes, Lambesc, le Plateau de Sèze, Charleval, Mallemort, traversée de la Durance, Cheval Blanc.
    Au départ, pour ne pas trop s'ennuyer à nous suivre, Alain retourne chez lui prendre un café. 
Nous sommes en haut du Plateau de Sèze quand il s'enquiert de nous : il n'en revient pas du chemin parcouru, ce n'est qu'à Cheval Blanc qu'il nous rattrape.
    On déguste café-croissant à Robion, où nous prenons les minuscules routes indiquées par le panneau spécifique vélo, et Maubec, Oppède le Vieux, Ménerbes se succèdent.
    Les deux années précédentes, nous avions raté Ménerbes, partant à gauche et nous retrouvant tout en bas.
Cette année la chose a été étudiée de près : Le village c'est à droite ! 
    Depuis cette ville j'ai modifié l'itinéraire traditionnel ; au lieu du pont romain et Apt, nous allons passer à Goult, Roussillon et St Saturnin les Apt qui est le lieu de ma naissance et de ma petite enfance. 
    Nous faisons, à pied, le tour du village où j'abreuve mes compagnons de très vieilles histoires (à l'occasion je vous les resservirais !!!). 
Passant devant la maison de mon enfance, les propriétaires actuels m'invitent à le re-visiter !
    Tous ces villages traversés témoignent d'un riche passé à travers la beauté des bâtiments qui subsistent.
    Alain nous a trouvé un chouette cabanon et l'ombre de son grand arbre pour casser la croûte et faire un brin de sieste !
    La chaleur est montée, et à 14h, c'en est une, de montée, de 10km qui nous attend jusqu'à Rustrel, avec le vent dans le nez !
    Nous avons retrouvé la route des années précédentes, longue montée et belle descente vers Simiane la Rotonde où nous ne monterons toujours pas. 
    Au carrefour, le restaurant sur lequel comptaient J.P et J.B. pour refaire le plein d'eau est fermé ! 
Et ce n'est pas à Carniol qu'ils en trouveront ! 
    Ce sera au pied de Revest les Brousses, au bord de la route qu'on trouve WC, eau et même douche publics, et aussi une station de nettoyage et gonflage pour vélos, bien sûr hors de service.                                        
    Il ne reste que 15km pour arriver à St Etienne les Orgues, encore un peu de montée, et puis la traditionnelle et inappréciable double bière de fin de voyage.
    Et voilà, rien n'est changé, Chantal et Jean-Mi les tenanciers sont toujours aussi accueillants, et distance et dénivelé sont les mêmes : 145 km et 2200m.
    Laurent arrive vers les 20h ; il a été directement, par la Combe de Lourmarin, à Apt, où il a rejoint l'itinéraire.
Il a fait, seul, 115km, 1500m, à 22km/h de moyenne. Bravo Laurent ! 
    Et puis soirée classique ; notre hôtesse est toujours aussi bonne cuisinière !

          Samedi 28
    Alors pour ce coup, nous partons à cinq, tous réunis !
Toujours beau temps frais.
    Aujourd'hui nous faisons le tour de la Montagne de Lure par les cols du Négron et de la Graille, dans le sens contraire de l'an dernier.
    Nous nous écartons un peu en prenant la petite route d'Ongles, et trouvons un itinéraire et un village d'une beauté !!! 
    C'est le matin qu'on apprécie le mieux les promenades, quand les jambes ne sont pas encore Lourdes.
Ensuite direction Banon sur de belles voies quasiment sans trafic ; ça monte un peu.
    Quelques souvenirs nous assaillent d'un Pâques en Provence récent . . .
A Banon, plein nord à l'assaut du Negron à 1242m.
    Autant nous avions souffert l'an dernier dans l'autre sens, autant il nous a paru facile cette année !!!
Il faut remarquer que le versant sud de la Montagne de Lure est en pente douce, le versant nord abrupt ; ça y est pour quelque chose sûrement.
    Et puis le matin les jambes sont bonnes !!! 
Alain arrive dans le premier groupe en haut : quelle forme !!!
    Le Chef et moi arrivons ensuite : le pédalage de la veille y serait-il pour quelque chose ?
Donc le Négron se passe facilement et on descend le nord de la montagne ; belle route, belles épingles et arrivée au col de la Pigière à 968m. 
    On a rejoint la route qui court au fond de la vallée du Jabron, gentil faux plat descendant vent de face. 
Nous passons les Omergues, Montfroc, Curel, St Vincent sur Jabron ; à midi nous sommes à Noyers sur Jabron.
    La boulangerie fait épicerie ; quelques clientes font leur emplettes. 
La sympathique boulangère nous invite à déposer nos achats dans un plateau pour manger en face, devant l'église où sont des bancs ; elle y ajoute couteaux et décapsuleur ; nous ne paierons qu'en partant, en ramenant les couverts.
    Durant les achats, une cliente nous parle vélo ; elle en a un fort correct, elle s'intéresse aux nôtres ; parle de ses maladies, des ses sorties (modestes) à vélo, et nous quitte en proposant de nous apporter le café quand nous aurons fini de manger ; elle nous laisse son numéro de téléphone pour la prévenir quand nous serons prêts ; et dans le panier de son vélo Régine arrive avec le thermos, six tasses, sucre et cuillères : c'est pas sympathique ça ? 
    Nous buvons le café et mangeons un morceau de tarte ensemble tous les six. 
Le soir nous recevons d'elle un SMS nous remerciant de l'agréable moment passé avec nous, espérant nous revoir à notre prochain passage . . .
    Un brin de sieste, un pillage de cerisier interrompu, on est vite au niveau de Valbelle.
    Tout à droite, on est à 509m. 
On va monter au Pas de la Graille à 1597m où on passe la crête,  l'ascension se poursuit encore trois km jusqu'à 1750m. 
    Cette montée au pas de la Graille, faite de longues épingles, va être rapide pour Laurent et le Chef, JB fait ça à l'aise, c'est un peu plus compliqué pour Alain et moi. 
    Mais en haut je suis rassuré, car Alain déclare : « Je recommencerai plus jamais ça, c'est trop dur, y a pas de plaisir !!! ». 
    Je suis rassuré car il avait déjà tenu exactement ces propos les deux fois précédentes ! 
A l'an Prochain Alain !!! 
    Pour le plaisir !!!
Il ne reste qu'à se laisser couler 13km jusqu'à St Etienne ; en fait ce n'est pas très facile car le revêtement est assez « secouant ».
    On arrive au gîte, on prend nos bières, et on est si bien dans nos chaises longues sur la pelouse, la tête à l'ombre et le ventre au soleil, que le chat (dieu sait s'il s'y connait en bullage !) vient se blottir contre J.P., et qu'on va se prélasser une heure avant de songer à la douche !

          Dimanche 29
Nous sommes réveillés par le bruit de la pluie. 
    Fini le temps idéal des deux jours précédents. 
Avec le Chef nous arrivons les derniers au petit déjeuner, vêtus en cyclistes ; nos trois compagnons sont en tenue civile : la pluie les a gravement inquiétés, sauf Alain dont la position restera indéterminée, puisque de toute façon il rentrait en voiture !!! 
    Laurent, un peu honteux, va vite se changer.
Miracle, la pluie a cessé au moment de partir, mais il ne fait pas chaud. 
    La route est détrempée, immédiatement nous avons les fesses mouillées, sauf JP le prudent qui a un pantalon de pluie !
Nous choisissons de rentrer au plus court, mais peut-être la pluie n'est qu'un prétexte, car les deux journées précédentes pèsent lourd !
    Longue ligne droite en pente à la sortie de St Etienne, puis une aimable montée avec quelques épingles et arrivée à Fontienne. 
    De là descente à Forcalquier ; je ne répéterai pas : par de très agréables routes dans un paysage toujours magnifique, car c'est le cas depuis trois jours.
    Arrêt dans cette ville pour visiter le cimetière, hé oui, cimetière qui est classé ; puis direction la colossale église: mais chut, c'est dimanche matin et un office se déroule ; la visite sera pour une autre fois !!! 
    Nous nous détournons vers la vieille fontaine toute sculptée, dont certains personnages sont  . . . ambigus. 
Nous sortons de la vieille ville par l'ancienne route de Manosque, St Maime, Dauphin et Manosque par le col de la Mort d'Imbert. 
    C'est à Dauphin que nous prenons la saussée qui va durer les sept kilomètres de la montée du col, et puis ce sera fini.
    Nous traversons le centre-ville de Manosque, direction la Bastide des Jourdan. 
Là le chef découvre qu'une énorme fringale le tient et il a peur de ne pouvoir aller plus loin ! 
    Va-t-on trouver quelque chose dans ce village un dimanche midi ?
Je me remémore qu'il y a une boulangerie. 
    Avec Laurent, tous deux nous avons encore les idées claires, nous nous ruons  et trouvons la boulangerie, ouverte ! 
    Devant l'urgence, pas de tergiversations : il y a trois pizzas, nous les prenons, et en complément trois sacristains d'une taille a impressionner un affamé !
    Tout est plutôt humide pour s'installer dehors, mais le patron du cercle (café) nous accueille pour manger dans sa salle ; bières, pizzas avalées, et je ne sais comment vous dire les sacristains : ils sont énormes, nous croyons avoir une trompette dans la bouche ; et une pâte feuilletée au beurre craquante d'une finesse ! avec un peu de crème et plein d'amandes grillées ! 
    Laurent, bluffé par la taille de ce sacristain au moment de le manger dit : « je vais en garder un morceau pour la route »  ; tu parles, chacun a liquidé le sien, et nous avons grappillé les miettes. 
    Et puis un café et on lève le camp.
Le patron et la patronne nous saluent en précisant que nous serons toujours les bienvenus.  
    Nous nous souviendrons de la gentillesse des commerçants de La Bastide des Jourdan. 
Ca avait été vrai la veille à Noyers sur Jabron. 
    Des fois ça se passe comme ça !
Nous avons séché ; les soixante kilomètres restants sont une agréable promenade, traversée de la Tour d'Aigues, Pertuis par le centre-ville, à peine si nous ralentissons à St Canadet !
    Arrivés à 15 heures à Coudoux où le Chef a la grande amabilité de nous offrir la bière, et de plus va nous raccompagner en voiture, Laurent et moi, rapatriant ainsi nos bagages !
    Voilà, petite journée de 105 km et 1000 mètres de dénivelé. 
Les deux années précédentes le retour avait été de 140 km et 1700 m. 
    Nous baissons ! ! ! 

Nos trois jour de balade terminés nous laissent l'impression d'avoir fait un très grand voyage de plusieurs jours, très dépaysant !

Au total 370 km et 5250 m de dénivelé.

A l'an prochain ?
                                   Daniel Grandordy. 
retour Journal Interne...